lundi 3 décembre 2018

Chronique: Lettres du Père Noël

Lecture 2018
Titre: Lettres du Père Noël
Auteur: J.R.R. Tolkien
Traducteur: Gérard-Georges Lemaire
Éditions: Pocket
Genre: Épistolaire
Pages: 159
 
 
La couverture :

Personnellement, je l’adore ! Le père Noël qui marche alors qu’il neige tout en portant plein de jouets va bien avec le thème que Tolkien envoyait à ses enfants en se faisant passer pour le père Noël. Une idée extraordinaire, je trouve. Surtout que de nos jours, rares sont ceux et celles qui en envoient encore. 

Quatrième de couverture :

Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l’invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants.

Comme Bilbo le Hobbit et Roverandom, les Lettres du Père Noël ont d’abord été destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année, entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du Pôle Nord par le Père Noël ou l’Ours Polaire.

Ces trente lettres (dont quinze traduites pour la première fois, dans cette édition revue et augmentée) forment un récit très prenant des aventures du Père Noël et de l’Ours du Pôle Nord, et de leurs démêlés avec les gobelins, qui plaira aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d’un amoureux de Tolkien.

Mon avis :

Je n’avais jamais lu un livre de Tolkien jusque là et j’ai adoré d’un bout à l’autre. « Le Père Noël » a écrit aux enfants Tolkien depuis le premier né : John, jusqu’à la dernière des quatre enfants Priscilla. Il y raconte plein d’aventures qui lui sont arrivées au Pôle Nord avec l’ours Polaire et les oursons Polaires : Paksu et Valkotukka. Il y est question de Gobelins et d’Elfe et il y évoque l’un de livres de Tolkien : Bilbo le hobbit et sur la fin, la deuxième guerre mondiale. 

Tout au long du livre, on découvre les dessins que le Père Noël et l’Ours Polaire ont fait ainsi que les lettres originales que Tolkien a écrit. 

La longueur des lettres varie tout au long du livre. Soit à cause de l’âge des enfants soit parce que le père Noël n’a pas beaucoup de temps pour les écrire. Je les ai trouvé palpitantes et charmantes. J’ai replongé en enfance et il me tardait à chaque fois de lire la lettre suivante, d’y découvrir sa date (l’une du 31 octobre) et le récit qu’elle contenait. 

Conclusion : 

Un livre que je vous recommande chaudement pour attendre Noël de manière, poétique, magique et féérique. Un coup de cœur pour moi.


 

samedi 27 octobre 2018

Chronique: Mon frère

Lecture 2018

Titre: Mon frère
Auteur: Daniel Pennac
Éditions: Gallimard
Genre: essai autobiographique
Pages: 129


Quatrième de couverture :
"Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas qui j'ai perdu. J'ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J'ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?"

Mon avis :
Comme d’habitude, l’auteur a su me surprendre. Malheureusement, cela est bien trop personnelle pour le partager avec vous. C’est entre l’auteur, moi et ma famille. J’ai un lien fort dès le début avec ce livre donc et le lire n’a pas été simple. J’avais peur de le finir. J’y suis pour finir arrivée. 

Quand j’ai vu qu’il y avait des pages sur une nouvelle de Melville, ça m’a dérouté et j’ai voulu les sauter, mais je me suis vite aperçut que le texte de Daniel Pennac renvoyait au texte de Melville et que pour comprendre le second, il fallait lire le premier. L’homme qui nous autorise à sauter des pages a encore fait fort. Donc, à un moment, j’ai failli laisser tomber. Refermer le livre et le laisser au côté de l’étranger de Camus. Mais parce que c’est mon auteur préféré et à cause de ce lien fort tissé dès le début, je me suis forcée. Je l’ai laissé de côté certes à un moment, mais avec la promesse d’y revenir. 

Je ne regrette pas de l’avoir fait. L’histoire de Melville s’est révélée prenante et je ne l’aurais pas découverte sinon. Et à présent que j’ai refermé le livre, je comprends mieux le lien entre Bartleby, Daniel Pennac et son frère Bernard. 

À la fin, il raconte un très beau rêve qu’il a fait au sujet de son frère et j’ai vécu une expérience similaire quand ma grand-mère est morte. J’ai revu mes grands-parents. Ils étaient heureux et fière de moi. Dans ce rêve, je n’étais pas la petite fille timide qu’ils avaient pu connaître, mais quelqu’un d’éveillée et d’heureuse. J’ai ainsi pu faire mon deuil. Je ne l’avais pas vraiment réalisé avant d’écrire ces lignes que ce rêve m’avait permis d’être en paix. En plus, peu avant de commencer le gymnase du soir, j’ai revu mon grand-père. Oui, malgré tout, il était encore là, d’une certaine manière.

Ce livre m’a amené à m’interroger sur la relation que j’entretiens avec mes proches et avec mes frères en particulier. Celle que j’entretiens avec l’aîné de la famille ressemble un peu à celle que Pennac entretien avec Bernard. Amicale et distante, sans trop d’émotions entre nous. Après, la dynamique familiale est bien différente de celle de la famille de ces deux frères, donc la comparaison s’arrête là. 

Je ne sais pas ce qu’il en ai de personne qui lisent ce livre sans avoir de frère. Est-ce que j’aimerais autant cette lecture si j’avais eu des sœurs ou si j’avais été fille unique ? Si je n’étais pas la dernière de la famille, mais l’aîné ou celle du milieu ?
C’est difficile de le savoir, mais j’ai pu lire des avis assez négatif sur le livre.

Conclusion :
De prime abord, j’ai trouvé que le livre était froid. Pennac a-t-il eu de la peine ou non ? Au final, je trouve qu’il fait appelle à notre empathie de lecteur . Il décrit les fait, sans dire si cela l’a rendu triste, en colère ou joyeux, etc. Mais alors que je ressentais de la tristesse en lisant ce livre, j’ai éclaté de rire en lisant la fin du rêve. Une chute grandiose. Puis, à la fin du livre, j’étais un nouveau mélancolique. J’ai dû la relire pour me souvenir des mots. Et en fait, ce n’est pas vraiment une fin, ça pourrait être un début. Le début de Chagrin d’école par exemple et les pages blanches, huit au total, invite à écrire la suite ou à écrire son propre début d’histoire. 

Et quoi que de plus beau qu’un livre qui nous invite à écrire notre propre version ?
 

vendredi 27 juillet 2018

Chronique: Dys sur 10

Lecture 2018
Titre: Dys sur 10
Sous titre: Dylan a un secret... Il est dyslexique
Auteure: Delphine Pessin
Éditions: Pocket Jeunesse
Pages: 188

Quatrième de couverture:
"La " dyslexie ", un mot étrange et impossible à prononcer, pourtant c'est bien ce qu'on m'a diagnostiqué. Moi, Dylan, quatorze ans, j'ai des problèmes de connexion, je suis dys-connecté. Cette particularité ne m'empêche pas de vivre, par contre elle ne me facilite pas les choses, surtout à l'école...
" Dylan, arrête de faire le guignol ! "
" Dylan, tu pourrais t'appliquer ! "
Personne ne doit découvrir mon secret, c'est ce que je me suis juré !"
 
 
La couverture :

Ce qui a attiré mon regard est sa couleur, ensuite son titre : dys sur 10. Et ce qui m’a convaincu d’acheter le livre ? Le sous-titre : Dylan a un secret… Il est dyslexique. Pourquoi ? Parce que j’en suis atteinte également. « Secret » est un mot qui m’a accompagné depuis longtemps autour de ça. C’est donc avec grande curiosité que j’ai ouvert ce roman.

Mon avis :

Ce qui m’a frappé à la lecture est que bien que j’ai beaucoup de point commun avec le personnage principal de part les troubles dys que nous partageons, il est bien différent de moi. Par exemple, à 17 ans, j’ai refusé de prendre la cigarette qu’un garçon dont j’étais pourtant amoureuse me tendait. Étant asthmatique, cela coulait un peu de source en même temps. Dylan n’a pas cette maladie, aussi il s’est mis à fumer. 

J’ai trouvé la façon dont la dyslexie était abordée très judicieusement relatée. ça m’a permis de comprendre les différences entre la France et la Suisse. Je me suis retrouvée dans certaines difficultés de Dylan, également dans son refus de ne plus vouloir d’orthophoniste et que l’école sache pour sa dyslexie. À ceci près que mes parents ont fait le maximum pour que je n’ai pas cette étiquette avant que je le décide moi, à l’âge de 17 ans. Je pense que cela m’a permis de me battre un peu plus que Dylan qui se laisse aller pendant un bon moment du récit. Puis, il y a un déclique.

L’histoire est pleine de rebondissements, il y est même question de harcèlement scolaire, un autre thème qui me tient à cœur. Et il y a plein de clin d’œil qui me parlent. Par exemple un voyage d’études en Angleterre pour aller voir le musé Harry Potter. Sans vous spoïler, j’ai voulu frapper le père de Dylan à ce sujet. Et ça m’a permis de relativiser un peu plus par rapport à la perte de mes photos et vidéos de mon voyage à Londres. J’ai eu un coup de chaud en lisant le nom de famille d’une prof qui voulait m’envoyé dans la plus basse voie de l’état de Vaud à l’époque : la Voie Secondaire à Option (VSO). Heureusement, celle de l’histoire n’a rien à voir.

J’ai trouvé Dylan très courageux et je pense que beaucoup d’adultes devraient lire ce livre. Pour ne plus dire sur internet à des gens de se jeter par la fenêtre pour cause d’orthographe désastreuse comme ça m’est arrivé à 14 ans. Quand on est dys, il nous faut plus de temps que la plupart des gens pour intégrer les choses. On appelle pas cela « troubles de l’apprentissage » pour rien ! Et même adulte, cela est un combat de tous les instants. Ce livre pourrait peut-être faire ouvrir les yeux à certains. Dylan ne se résume pas à sa dyslexie, tout comme moi. 

Conclusion :

Un coup de cœur que je ne regrette pas d’avoir lu. Une leçon de vie, de courage et d’amitié. Le deuxième livre de Delphine Pessin se finit sur ce paragraphe qui me parle tellement et me sonne tellement juste : « Ce qui compte, ce n’est pas d’avancer tout droit. On peut se trouver à la croisée des chemins, se tromper de voie, prendre des tours et des détours… on arrive toujours quelque part ».

samedi 24 mars 2018

Chronique: Lire !

Lecture 2018
Titre: Lire !
Auteurs: Bernard Pivot et Cécile Pivot
Éditions: Flammarion
Genre: essai biographique
Pages: 192

Quatrième de couverture :

Bernard Pivot, lecteur professionnel («Apostrophes», Lire, JDD) et sa fille Cécile, ardente lectrice amateur, confrontent leurs raisons, plaisirs et manières de lire, leur usage des livres, dans des textes très personnels, joliment illustrés, où le public des librairies et des bibliothèques retrouvera ses émotions, et celui qui n'ose pas en pousser les portes découvrira stimulations et conseils.

Un tonique et savoureux éloge des écrivains, des livres et de la lecture.


La couverture :

Simple, sans exagération, elle me plaît bien pour un essai autobiographique. 


Mon avis :

J’ai été transportée par cette lecture d’un bout à l’autre. Chaque fois que je rentrais du travail, je prenais grand plaisir à retrouver ce livre. Il m’attendait sagement, là où je l’avais posé. Bernard Pivot et sa fille, Cécile Pivot nous emmène dans un voyage à travers les livres et la lecture. Chaque chapitre à un thème et le père et la fille nous donne chacun leur vision de celui-ci à travers leur vision. Cela m’a séduite. Partageant avec eux la lecture, entre autres, de Comme un roman de Daniel Pennac, j’ai été admirative du petit effet qu’ils m’ont réservé par rapport aux droits imprescriptibles du lecteur. Cet effet est difficile à décrire, mais c’est un peu comme si à la lecture d’un livre, soudain, votre prénom est écrit. Quelques choses partagées entre l’écrivain et vous, comme s’il ou elle avait lu dans vos pensées.

C’est une brillante idée que Bernard Pivot a eue de demander à sa fille de publier avec lui. Quand vous ne vous identifiez pas au père, vous pouvez le faire avec la fille. Parfois, vous vous apercevez que vos rapports à la lecture sont un doux mélange.

Une autre chose que j’ai appréciée, ce sont les illustrations : photos, dessins humoristiques, de presse… C’est comme une deuxième lecture par les images. Elles ne se rapportent pas forcément au texte où parfois en décaler de quelques chapitres, mais j’ai bien aimé découvrir une photo de Daniel Pennac (mon auteur préféré).



Conclusion :

Un petit régal pour les yeux et la tête. Différent des romans, je les apprécie, les livres de ce style. C’est comme une pause pour moi.  Vous aimez Bernard Pivot (que ça soit à travers les livres ou ses émissions) ? Vous avez déjà eu l’occasion de lire le premier livre de Cécile Pivot ? Et surtout, vous aimez lire ? Alors je vous encourage à vous plonger dans ce livre. Comme écrit ce cher Monsieur Pivot : « Je ne convaincrais que des convaincus ». Bref, amis et amies des livres, foncez !