Lecture 2018
Titre: Mon frère
Auteur: Daniel Pennac
Éditions: Gallimard
Genre: essai autobiographique
Pages: 129
Quatrième
de couverture :
"Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est
que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas qui j'ai
perdu. J'ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la
sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J'ai perdu ce
qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?"
Mon
avis :
Comme d’habitude, l’auteur a su me surprendre.
Malheureusement, cela est bien trop personnelle pour le partager avec vous. C’est
entre l’auteur, moi et ma famille. J’ai un lien fort dès le début avec ce livre
donc et le lire n’a pas été simple. J’avais peur de le finir. J’y suis pour
finir arrivée.
Quand j’ai vu qu’il y avait des pages sur une
nouvelle de Melville, ça m’a dérouté et j’ai voulu les sauter, mais je me suis
vite aperçut que le texte de Daniel Pennac renvoyait au texte de Melville et
que pour comprendre le second, il fallait lire le premier. L’homme qui nous
autorise à sauter des pages a encore fait fort. Donc, à un moment, j’ai failli
laisser tomber. Refermer le livre et le laisser au côté de l’étranger de Camus.
Mais parce que c’est mon auteur préféré et à cause de ce lien fort tissé dès le
début, je me suis forcée. Je l’ai laissé de côté certes à un moment, mais avec
la promesse d’y revenir.
Je ne regrette pas de l’avoir fait. L’histoire de
Melville s’est révélée prenante et je ne l’aurais pas découverte sinon. Et à
présent que j’ai refermé le livre, je comprends mieux le lien entre Bartleby,
Daniel Pennac et son frère Bernard.
À la fin, il raconte un très beau rêve qu’il a fait
au sujet de son frère et j’ai vécu une expérience similaire quand ma grand-mère
est morte. J’ai revu mes grands-parents. Ils étaient heureux et fière de moi.
Dans ce rêve, je n’étais pas la petite fille timide qu’ils avaient pu
connaître, mais quelqu’un d’éveillée et d’heureuse. J’ai ainsi pu faire mon
deuil. Je ne l’avais pas vraiment réalisé avant d’écrire ces lignes que ce rêve
m’avait permis d’être en paix. En plus, peu avant de commencer le gymnase du
soir, j’ai revu mon grand-père. Oui, malgré tout, il était encore là, d’une
certaine manière.
Ce livre m’a amené à m’interroger sur la relation
que j’entretiens avec mes proches et avec mes frères en particulier. Celle que
j’entretiens avec l’aîné de la famille ressemble un peu à celle que Pennac
entretien avec Bernard. Amicale et distante, sans trop d’émotions entre nous. Après,
la dynamique familiale est bien différente de celle de la famille de ces deux
frères, donc la comparaison s’arrête là.
Je ne sais pas ce qu’il en ai de personne qui lisent
ce livre sans avoir de frère. Est-ce que j’aimerais autant cette lecture si j’avais
eu des sœurs ou si j’avais été fille unique ? Si je n’étais pas la
dernière de la famille, mais l’aîné ou celle du milieu ?
C’est difficile de le savoir, mais j’ai pu lire des
avis assez négatif sur le livre.
Conclusion :
De prime abord, j’ai trouvé que le livre était
froid. Pennac a-t-il eu de la peine ou non ? Au final, je trouve qu’il
fait appelle à notre empathie de lecteur . Il décrit les fait, sans dire si
cela l’a rendu triste, en colère ou joyeux, etc. Mais alors que je ressentais
de la tristesse en lisant ce livre, j’ai éclaté de rire en lisant la fin du
rêve. Une chute grandiose. Puis, à la fin du livre, j’étais un nouveau
mélancolique. J’ai dû la relire pour me souvenir des mots. Et en fait, ce n’est
pas vraiment une fin, ça pourrait être un début. Le début de Chagrin d’école
par exemple et les pages blanches, huit au total, invite à écrire la suite ou à
écrire son propre début d’histoire.
Et quoi que de plus beau qu’un livre qui nous invite
à écrire notre propre version ?