samedi 27 octobre 2018

Chronique: Mon frère

Lecture 2018

Titre: Mon frère
Auteur: Daniel Pennac
Éditions: Gallimard
Genre: essai autobiographique
Pages: 129


Quatrième de couverture :
"Je ne sais rien de mon frère mort si ce n'est que je l'ai aimé. Il me manque comme personne mais je ne sais pas qui j'ai perdu. J'ai perdu le bonheur de sa compagnie, la gratuité de son affection, la sérénité de ses jugements, la complicité de son humour, la paix. J'ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?"

Mon avis :
Comme d’habitude, l’auteur a su me surprendre. Malheureusement, cela est bien trop personnelle pour le partager avec vous. C’est entre l’auteur, moi et ma famille. J’ai un lien fort dès le début avec ce livre donc et le lire n’a pas été simple. J’avais peur de le finir. J’y suis pour finir arrivée. 

Quand j’ai vu qu’il y avait des pages sur une nouvelle de Melville, ça m’a dérouté et j’ai voulu les sauter, mais je me suis vite aperçut que le texte de Daniel Pennac renvoyait au texte de Melville et que pour comprendre le second, il fallait lire le premier. L’homme qui nous autorise à sauter des pages a encore fait fort. Donc, à un moment, j’ai failli laisser tomber. Refermer le livre et le laisser au côté de l’étranger de Camus. Mais parce que c’est mon auteur préféré et à cause de ce lien fort tissé dès le début, je me suis forcée. Je l’ai laissé de côté certes à un moment, mais avec la promesse d’y revenir. 

Je ne regrette pas de l’avoir fait. L’histoire de Melville s’est révélée prenante et je ne l’aurais pas découverte sinon. Et à présent que j’ai refermé le livre, je comprends mieux le lien entre Bartleby, Daniel Pennac et son frère Bernard. 

À la fin, il raconte un très beau rêve qu’il a fait au sujet de son frère et j’ai vécu une expérience similaire quand ma grand-mère est morte. J’ai revu mes grands-parents. Ils étaient heureux et fière de moi. Dans ce rêve, je n’étais pas la petite fille timide qu’ils avaient pu connaître, mais quelqu’un d’éveillée et d’heureuse. J’ai ainsi pu faire mon deuil. Je ne l’avais pas vraiment réalisé avant d’écrire ces lignes que ce rêve m’avait permis d’être en paix. En plus, peu avant de commencer le gymnase du soir, j’ai revu mon grand-père. Oui, malgré tout, il était encore là, d’une certaine manière.

Ce livre m’a amené à m’interroger sur la relation que j’entretiens avec mes proches et avec mes frères en particulier. Celle que j’entretiens avec l’aîné de la famille ressemble un peu à celle que Pennac entretien avec Bernard. Amicale et distante, sans trop d’émotions entre nous. Après, la dynamique familiale est bien différente de celle de la famille de ces deux frères, donc la comparaison s’arrête là. 

Je ne sais pas ce qu’il en ai de personne qui lisent ce livre sans avoir de frère. Est-ce que j’aimerais autant cette lecture si j’avais eu des sœurs ou si j’avais été fille unique ? Si je n’étais pas la dernière de la famille, mais l’aîné ou celle du milieu ?
C’est difficile de le savoir, mais j’ai pu lire des avis assez négatif sur le livre.

Conclusion :
De prime abord, j’ai trouvé que le livre était froid. Pennac a-t-il eu de la peine ou non ? Au final, je trouve qu’il fait appelle à notre empathie de lecteur . Il décrit les fait, sans dire si cela l’a rendu triste, en colère ou joyeux, etc. Mais alors que je ressentais de la tristesse en lisant ce livre, j’ai éclaté de rire en lisant la fin du rêve. Une chute grandiose. Puis, à la fin du livre, j’étais un nouveau mélancolique. J’ai dû la relire pour me souvenir des mots. Et en fait, ce n’est pas vraiment une fin, ça pourrait être un début. Le début de Chagrin d’école par exemple et les pages blanches, huit au total, invite à écrire la suite ou à écrire son propre début d’histoire. 

Et quoi que de plus beau qu’un livre qui nous invite à écrire notre propre version ?